Voyage au Tyrol et en Bavière                                 Septembre 2016

Le départ plus que matinal est certes difficile mais nous permettra de visiter Munich.
Arrivée à l’aéroport Frantz Joseph Strauss où nous rencontrons notre guide et en route pour la capitale de la Bavière. Sur le bord de la route un énorme pneu blanc surdimensionné nous étonne, c’est le stade où joue le fameux Bayern!
La Bavière est un des Land allemand dont les pouvoirs sont indépendants, c’est un état libre au sud- ouest de la Fédération. Il est limitrophe du Tyrol, autre partie de notre voyage.
Fondation de Munich en 1158 par le duc de Hanovre. La Bavière est gérée par la famille Wittelsbach à partir de 1186. Munich en devient la ville principale au 15ème siècle, on y construit la cathédrale.
La Porte de la Victoire sur le boulevard Louis 1er célèbre la défaite de Napoléon.

C’est une belle ville aux nombreux musées et immeubles cossus, on ressent sa prospérité.
Une brasserie traditionnelle nous permet de découvrir les chopes personnelles des habitués, gardées dans des casiers fermés par cadenas. Lors de la célèbre fête de la bière, seuls les brasseurs qui brassent sur le territoire de Munich peuvent vendre leur production. 7 millions de litres de bière y sont consommés.
La place Marienplatz doit son nom à la belle statue de Marie en son centre ; on y admire l’ancien et le nouvel hôtel de ville qui nous offre à midi un tournoi de chevaliers, mais en figurines dans le carillon.
Sur une place, un monument de granit abrite une flamme toujours allumée en hommage à toutes les victimes des camps de concentration.
L’après-midi est consacré à la visite du château de Nymphenburg, résidence royale d’été de la famille impériale, offert à Marie Adélaïde de Savoie lors de la naissance de l’héritier au trône. Il possède 800 mètres de façade, de style baroque, ses jardins à la française ont été transformés au 19ème siècle.
Nous sommes heureux de quitter la chaleur de la plaine pour nous installer dans un charmant hôtel du petit village de Kirchberg, situé à 900m d’altitude au Tyrol ; la nuit de repos est la bienvenue.

L’Autriche, ses 8 Lands et ses 8,8 millions d’habitants est bien petite à côté des 16 Lands et  80 millions d’habitants de sa voisine Allemande ; les deux pays sont des Républiques Fédérales.  Cela est très différent du centralisme parisien de la France. L’Autriche appartient à l’Union Européenne depuis 1995.
Le Tyrol est situé à 100% dans les Alpes, avec beaucoup de montagnes abruptes, 5% seulement du territoire sont constructibles. Le Tyrol ou Tirol doit son nom aux comtes du Tirol d’Italie du nord.
L’imposant massif de l’empereur, Kaisergebinge, sépare le Tyrol en deux parties, nous le retrouverons souvent sur nos itinéraires.
Pour notre première matinée au Tyrol, visite de la belle abbaye cistercienne de
Stams, fondée en 1273,  selon les principes de Bernard de Clairvaux, pauvreté, travail et prière. Elle ne possède pas de clocher mais fût enrichie et décorée à l’époque baroque.
Inaugurée en 1284, sa célèbre grille des roses a demandé 12 ans de travail ; chacune des 84 roses est sculptée dans le fer forgé en une seule pièce (4 ont été volées).
Le maitre-autel du XVIIème surmonté d’un retable en bois doré à la feuille d’or, en forme d’arbre de vie qui porte 84 statues également dorées sur la vie de Marie (ses parents, la crucifixion, l’assomption…).
Les peintures du plafond sont d’origine, jamais restaurées, seulement nettoyées à la mie de pain.
La Salle des Princes est entièrement recouverte de fresques sur la vie de Bernard de Clairvaux, les musiciens prenaient place dans un espace aménagé sous plafond.
C’est notre première débauche d’ors et de stucs baroques mais pas la dernière !

Après le repas, promenade bucolique en calèche, sur le plateau verdoyant où les chalets rivalisent de beaux balcons très fleuris. La plus ancienne maison de Birgitz date de 1572 et le film Sissi y a été tourné en partie. Arrêt à Götzens pour visiter une superbe église baroque. Retour à la ferme à Axams, visite des écuries, notre guide-cocher, familier des concours de chevaux d’attelage, nous propose une halte folklore tyrolien un peu écourtée car les mines d’argent nous attendent.
Les mines d’argent et de cuivre de Schwaz, exploitées depuis 1409, auraient, selon la légende, été découvertes par un taureau. Une descente humide, ventée et secouée en petit train nous entraine dans les profondeurs de la mine où nous réalisons un peu mieux  les dures conditions de travail. Une immense roue à aube remontait à la surface l’eau d’infiltration.
Le soir, après le repas, petite promenade agréable dans Kirchberg, des fêtards perturbent quelque peu notre sommeil.

Nouvelle journée, direction le Toit de l’Autriche, le Grossglockner qui culmine à 3980 mètres.
Belle vallée verdoyante parsemée de jolies fermes surmontées du clocheton servant à appeler les travailleurs au repas. Nous traversons une station d’entrainement et de compétition de biathlon, ski de fond et tir. A gauche des massifs de calcaire pétrifié et à droite de hautes montagnes couvertes de glaciers. Cette chaine a toujours été traversée pour le transport de marchandises du sud vers le nord, tissus, épices, vins….mais la route que nous empruntons n’a été construite que de 1930 à 1935, surtout pour le tourisme, elle est fermée en hiver.
Les fermes d’alpage produisent du lait et du fromage parfumé grâce aux nombreuses variétés d’herbes.
Arrêt photo à 2500 m d’altitude, magnifique panorama de cascades et glaciers et reprise de la route vers le Grossglockner. Petite visite aux marmottes qui posent pour les touristes puis repas de gibier local (marmotte ou chamois… non seulement du cerf) avec belle vue sur la vallée.
Nous avons la chance d’admirer la belle chaine avec à peine une écharpe de nuages élevés.

Retour par une très belle route aux lacets serrés vers la célèbre station de ski de Kitzbühel.
Les vautours, aigles, bouquetins, lynx, chamois, marmottes, truites ont été protégés.
Le nom de la station veut dire « colline du chamois ».Kitzbühel, fondée en 1270, doit sa richesse à l’exploitation de mines d’argent peu profondes au XVIIème.
Visite de la ville médiévale aux demeures colorées et belles façades décorées de trompe-l’œil.
C’est une station de sports d’hiver huppée dotée de nombreux golfs.

Encore du beau temps pour emprunter la vallée de Briksen vers Innsbruck, la plus grande ville du Tyrol. Nous passons près du château d’Itter où Geneviève Antonioz de Gaulle fût prisonnière des nazis.
Cette vallée était sillonnée par de nombreux camions entre Berlin et l’Italie du nord, on y a beaucoup développé le ferroutage.
Cette région est habitée depuis fort longtemps ; Otzi, la plus ancienne momie datée de 5300 ans, en est originaire. Les Celtes ont habité la région, puis les Romains, les Barbares sont les ancêtres des Bavarois. Au Xème siècle, l’empereur confie le Tyrol aux évêques ;  au XIIIème la famille de Tyrol est puissante et veut augmenter ses pouvoirs mais le comté est légué à l’Autriche en 1363.
Les Habsbourg ont fait d’Innsbruck leur capitale en 1420. En 1919, le Tyrol est partagé entre l’Italie et l’Autriche.
Innsbruck est la 5ème ville d’Autriche avec 130 000 habitants ; on note le très beau design de son tremplin de saut olympique. Une fonderie de cloches toujours en activité depuis 14 générations mais la ville compte très peu d’industries ; les emplois sont dans les commerces, services, tourisme et université.
Visite du jardin et du palais impérial, puis la cathédrale, baroque bien sûr d’Innsbruck.
Le vieux centre médiéval témoigne de son âge d’or aux XV et XVIème, la maison toute en dentelles de stucs attire le regard. Le Petit Toit d’Or, symbole de la ville, est constitué de 2600 plaques de cuivre et date de 1500, pour le second mariage de l’empereur Maximilien.
L’orage et la pluie tombent pendant le repas et le soleil viendra nous saluer pendant notre croisière sur
le lac Achensee, le plus grand du Tyrol avec 10km de long sur 1km de large et 33m de profondeur.

La ville médiévale de Schwaz doit sa création aux mines d’argent, elle comptait 20000 habitants sous l’empereur Maximilien, la moitié maintenant. Elle est partagée en deux, mineurs d’un côté de la rivière, bourgeois de l’autre. Napoléon mit le feu à la ville.
Visite du cloitre des Franciscains, présents depuis le XIème siècle, mais il ne reste que 6 moines et ils vont bientôt déménager. Les murs portent des fresques et dessins non terminés, longtemps recouverts d’une couche de plâtre qui les a protégés. Le toit de l’église est tout en cuivre.
L’exploitation des mines est arrêtée mais la forte augmentation du prix du cuivre pourrait la rendre de nouveau rentable.

Pour cette nouvelle journée, nous quittons l’Autriche pour la Bavière mais avant nous faisons un détour par la ferme Muller, belle maison bâtie en 1706, l’étable où Marguerite attend son veau, l’abreuvoir le plus grand du monde, creusé dans un seul sapin de 360 ans de 2m de diamètre, qui a demandé 3 ans de travail dans les années 2000. La ferme produit du bœuf bio, des saucisses et rôtis fumés au feu de bois, du schnaps à base de 3 fruits, pommes, poires et prunes. Le footballeur Frantz Beckenbauer habite le même village. Nous avons la chance de découvrir encore une petite vallée aux beaux chalets fleuris.
La Bavière est la plus grande région d’Allemagne ; avec ses 12 millions d’habitants, elle est plus peuplée que l’Autriche. Plusieurs dynasties de famille ont régné sur la région qui est maintenant une république administrée par les Conservateurs qui s’opposent souvent à Angela Merkel.
Le lac Chiemsee dans les Préalpes est le plus grand de Bavière avec ses 80 km2 et ses 3 îles : l’île aux Dames avec le couvent des Bénédictines, l’île des Seigneurs dont le monastère a été vendu à un brasseur, Louis II a acheté la dernière pour réaliser son rêve du château de Versailles,
Herrrenchiemsee.
Pour ses 3 châteaux, le cousin de Sissi a dépensé la fortune de la famille qui n’a pas apprécié et l’a fait interner pour folie, on l’a retrouvé noyé avec son médecin. Sitôt après sa mort, le château a été ouvert au public. On est ébahis par la fascination du prince pour le Roi Soleil ; toutes les pièces d’apparat sont des imitations de Versailles, les tableaux représentent Louis XIV, la Galerie des Glaces est l’exacte réplique, les tentures portent des fleurs de lys. Les parquets marquetés sont magnifiques.

Retour vers le Tyrol en admirant au passage les beaux mats de cocagne sculptés dans de nombreux villages de Bavière.

L’économie et les banques autrichiennes ont bénéficié de l’ouverture de l’Europe aux pays de l’est. Le taux de chômage était de 4%, il monte depuis quelques années ; les salaires allemands étaient   beaucoup plus élevés mais tendent vers l’égalité. Au Tyrol, les 2/3 des emplois sont liés au tourisme, 22% dans l’industrie du lait, du bois, du cristal Swarowski, 4% dans l’agriculture. Les salaires sont nets, charges sociales et impôts sont prélevés à la source.
Le
train Nostalgique nous attend à Fügel pour nous emporter dans de gros nuages de fumée dans une belle vallée aux verts profonds et encore de beaux chalets fleuris. Nous devons ce train à François-Joseph qui l’a fait construire en 1902, l’écartement des rails, 76 cm est dit « bosniaque ».
La vallée est partagée par une rivière ; à droite les églises du diocèse d’Innsbruck ont des clochers rouges, à gauche, les clochers verts appartiennent au diocèse de Salzbourg.

Les belles chutes de Krimml , parmi les plus hautes du monde, tombent en trois cascades. La plupart d’entre nous sommes montés jusqu’au-dessus de la seconde pour admirer un bel arc en ciel sur les embruns rafraichissants.


Le soir, le groupe assiste à un agréable spectacle qui traite le folklore tyrolien avec humour.

Pour la dernière journée en Autriche, visite de Salzbourg, la belle ville de Mozart et Von Karajan.
La province de Salzbourg était indépendante, elle fut longtemps une principauté ecclésiastique, avec un archevêque à sa tête ; elle n’est devenue autrichienne qu’en 1816. Les salzbourgeois se sentent plus proches de Munich que d’Innsbruck.
La ville doit son nom de « mont du sel » au sel gemme qu’on exploite dans la montagne depuis 2000 ans avant JC. Les romains préféraient le sel de mer, l’exploitation a repris à l’époque mérovingienne. Une enclave allemande sur le territoire a été créée pour garder les mines de sel exploitées par les princes de Berchtesgaden avec la protection des princes de Bavière.
Rupert est venu évangéliser la région et a créé la ville ; la première cathédrale est fondée par St Vigile, ami de Charlemagne. Au Moyen-Age, de nombreux conflits ont opposé l’empereur et le pape pour la nomination des évêques. Les riches commerçants qui voulaient l’indépendance sont emprisonnés, ce fait marque le début de l’absolutisme des évêques.
On peut noter, encore actuellement,  la très forte empreinte catholique en Bavière et en Autriche.
La ville, dominée par la forteresse de Hohensalzburg, se présente comme un décor de théâtre de style baroque avec ses petits passages et cours à arcades, ses belles façades colorées. La rue centrale, réputée pour les élégantes enseignes de fer forgé, abrite aussi la maison où Mozart est né  le 27 janvier 1756.
Le réputé festival de Salzbourg est créé en 1920.
La ville bombardée pendant la seconde guerre mondiale, est patrimoine mondial de l’UNESCO.
Après avoir visité le quartier de Mirabell, appelé « neuf » alors qu’il date des XVII et XVIIIème siècles, nous avons déjeuné dans le restaurant le plus ancien de la ville que Charlemagne lui-même aurait fréquenté !
Tout près du restaurant, le cimetière St Pierre, le plus ancien de la ville, où  on peut admirer les chapelles creusées dans le rocher, de magnifiques croix en fer forgé et d’innombrables fleurs.

Les meilleures choses ont une fin, le programme de la soirée sera de faire les valises….

La route du retour vers Munich nous fait encore traverser de jolis villages et stations de ski réputés comme Garmisch Partenkirchen et encore un petit bijou à l’écart des  sites touristiques mais qui mérite le détour,  Oberammergau.
Ce village est remarquable par ses nombreuses façades peintes de motifs religieux depuis le XVIIIème siècle. En 1633, pendant la guerre de 30ans, alors que la peste fait des ravages, le maire promet de faire jouer le « Jeu de la Passion » tous les dix ans par des résidents uniquement si la ville est sauvée. Ce vœu est toujours respecté, la dernière fois en 2010.

Retour avec encore une fois une belle moisson de souvenirs, les deux groupes ont eu la chance d’être accompagnés par le soleil, de très bons guides et la bonne humeur.
Merci à Françoise Monteyrol de nous avoir déniché autant de visites aussi variées que passionnantes.
Récit Annie Charlier.