La clinique des poupées et brève visite de la place Gambetta
Selon ses propres termes, Fabienne Mogue, Maître Artisan d’Art, est » créatrice d’émotions et restauratrice de vos souvenirs ».
La Clinique des Poupées existe depuis 1998 afin de faire revivre tous vos jouets d’enfance : Ours, Poupée, Doudou, Automate, tête en cire, théâtre, boite à musique, œuf d’autruche….
Après dix années à La Rochelle, où elle travaille pour le Musée des Automates, elle s’installe dans notre ville.
En France, actuellement, 5 ateliers seulement restaurent les jouets ; les demandes viennent donc de partout.
Notre restauratrice précise que » son travail dépasse la réparation matérielle, les gens viennent autant pour leur objet que pour leur passé ».
Certains mots sont évocateurs pour notre génération : poupons en celluloïd ou encore les élastiques des jambes qui ont cédé…….
Tous les yeux brillent et les souvenirs affluent….
Dans la « salle d’opération » nous trouvons un atelier de modelage pour visages abimés ou jambes cassées, un coin couture, un autre de peinture, mais aussi rénovation de peluches, de têtes en porcelaine, de poupées en carton ou en chiffons et j’en oublie beaucoup.
Parallèlement à ces restaurations, elle crée de magnifiques poupées de chiffons, nées de son imaginaire et qui font notre admiration, tant par la beauté des personnages que par les détails vestimentaires.
Pour compléter cette après midi, nous avons fait une brève visite de la place Gambetta avant que les travaux prévus n’en modifient l’aspect.
La place Gambetta, anciennement place Dauphine, fut construite entre 1760 et 1785.
Les façades sont bien rythmées avec des arceaux, nous retrouvons un rythme de 7 travées entre deux encoches.
Les immeubles sont ornés de très beaux mascarons avec des têtes de dames, amusantes, élégantes, soignées, des cuirs découpés qui se retournent comme une corbeille autour de la tête. Notons la tête de cheval qui ornait certainement l’entrée d’une écurie.
Au n°10, la borne du km 0, point de départ des distances calculées depuis Bordeaux.
Cours de l’Intendance
Très beaux bâtiments du XVIIIème siècle, ensemble incurvé, galbé avec des pans coupés, de très beaux mascarons avec des têtes partout. L’ensemble mettait en valeur le Théâtre Français . L’axe de symétrie du début du Cours est remarquable.
La porte de l’Intendance ou Porte Dauphine, constituée de grilles séparait la ville de la campagne(Gambetta).
A la première travée, de chaque côté, se trouvait le guichet d’octroi.
Les exécutions capitales pendant la Révolution avaient lieu à cet emplacement.
Porte Dijeaux
A l’angle de la rue de la Vieille Tour, on trouve à 3m de profondeur, le rempart gallo-romain, qui sert d’appui aux maisons.
Le rempart médiéval se trouve devant la porte Dijeaux qui est une porte médiévale.
Ici était le quartier juif (rue Judaïque, porte Dijeaux). A l’époque du pape Clément (1305/1314), la communauté juive s’amplifie avec le fort développement du commerce et les prêts dont ils avaient le monopole.
La porte médiévale fût détruite en 1748 par Tourny, remplacée par une plus moderne avec des grilles sur les côtés et une grille à deux battants à l’intérieur ; des guichetiers récoltaient l’octroi ici aussi.
La Porte est de l’architecte Portier, comme celle de la Victoire.
Le décor de l’intérieur de la porte est urbain, les marchés se trouvaient de ce côté.
On remarque une grande ouverture centrale avec un fronton triangulaire, plus épaisse à la base qu’au sommet, ce qui lui donne un aspect penché.
Décor superbe : Neptune, tritons, symbole marins, au centre les armoiries traditionnelles, couronne, armoiries, de chaque côté des cornes d’abondance, un gouvernail et le caducée de Mercure, des tiges de canne à sucre (activités commerciales de la ville).
Le décor de l’extérieur est campagnard. On y remarque une grande encoche élégante avec cartouche portant la date de construction 1748 et un magnifique lion. Sur la partie supérieure, écu avec fleurs de lys et la couronne royale, les armoiries, un collier avec la croix des ordres du roi, de chaque côté les armes du roi et de grandes ailes déployées.
Les constructions autour de la porte : décor louis XV, baroque avec de superbes mascarons, alternance d’hommes et de femmes.
Citons quelques mascarons remarquables :
une dame avec chapeau, une tête de comédien aux yeux vifs, de chaque côté une rame de papier et un instrument de musique, un satyre aux yeux menaçants avec oreilles en pointe, des mascarons très typés et burinés : un matelot avec bonnet, visage encadré par le soleil et des feuilles de livres, à côté une personne âgée ridée et un quartier de lune.
Rue Bouffard, un Pierrot à collerette et une magnifique cave voûtée (ancien magasin de déguisements et carnaval).
Photos Alain Caminade.
Oraganisation Violette Saintin, Annie Charlier.
Récit Annie Charlier.
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