Croisière « Cap Nord »

Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? Une chose est certaine, ils empêchent de vieillir prématurément. Quelques uns en ont eu l’expérience lorsqu’il a fallu courir dans les vastes couloirs de l’aéroport d’Amsterdam, le jour du retour. Vous voyez le tableau d’ici !

Après un voyage en avion sans histoire, nous nous sommes retrouvés devant la masse imposante du « Costa Pacifica ». Une foule cosmopolite et grouillante rongeait son frein dans l’attente d’embarquer. Cette promiscuité nous a permis de vérifier que le français n’était pas le meilleur des passeports pour franchir les barrières de la langue. Mais qu’importe, nous étions là pour mettre en pratique la fameuse « french démerde » !

Après que chacun se soit installé dans sa cabine, les croisiéristes francophones se sont retrouvés dans le vaste théâtre du bateau. Un représentant de Costa, belge de surcroît mais parlant parfaitement notre langue (ça arrive !) nous y a accueillis et, après nous avoir communiqué les principales informations destinées à rendre notre croisière la plus agréable possible, nous a fait rapidement découvrir le bateau. Et quel bateau ! Douze ponts avec, à chaque niveau, soit des cabines, soit des restaurants, soit des bars, soit des salles de jeux, soit des salles de concert, soit une église, soit des salles de réunions, soit des piscines et des spas, soit des salles de gym, soit un salon de coiffure, soit un salon de massage..et tout cela accessible par des couloirs, des ascenseurs, des escaliers…bref, tout ce qu’il faut pour trouver son chemin…au bout de quelques jours. Nous avons réellement trouvé nos marques les tous derniers jours. Et encore pas tous ! Cette immense structure offre un avantage très appréciable : malgré le nombre de passagers, plus de 3000, rares étaient les endroits où il y avait foule. Et les 71 aquitains ne se retrouvaient ensemble qu’au repas du soir pris dans une vaste salle à manger.


Le deuxième jour, nous avons eu la surprise de rencontrer une autre équipe de l’A.N.R, des collègues de l’île de la Réunion. Le monde est petit. Cela aura été l’occasion de nous retrouver tous ensemble à deux reprises et de partager le verre de l’amitié. Nos amis réunionnais sont très sympathiques et ô combien farceurs et bons vivants. Ils sont décidés à nous réserver un accueil dont ils ont le secret à notre prochain voyage sur leur île !

Après 24 heures en mer (« Plaisir en mer » dit le programme), nous avons accosté dans un port si petit (Andalsnes), que l’on se demandait comment un bateau d’un si gros tonnage pouvait y être accueilli ? D’une certaine manière, la nature a gâté la Norvège ! Lorsque, il y a des milliers d’années, elle l’a recouverte de centaines de glaciers qui se déversaient dans la mer, elle y a façonné cette côte si caractéristique et fascinante – les fjords – qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Immenses tentacules qui semblent la fouiller jusqu’au plus profond de son intimité, elles offrent au voyageur intrépide les plus prestigieux paysages agrémentés d’îles et d’îlots verdoyants, sur des mers sans fonds.

Après plaisir en mer, plaisir en train ! Une petite heure dans un train typiquement norvégien (c’est-à-dire pas comme les nôtres), nous permet de découvrir un relief très varié et accidenté pour nous conduire au pied du Trolltindane, à proximité de la vallée des Trolls, ces monstres norvégiens si sympathiques et porteurs de bonheur.

Le cinquième jour nous conduit vers le pôle nord. Nous franchissons le cercle polaire arctique pour entrer dans le secteur du jour continu et découvrir le fameux « soleil de minuit ». Mais ce jour-là les nuages et le brouillard en ont décidé autrement. Cela ne refroidit pas notre enthousiasme, même si le thermomètre marque 8°, et bien emmitouflés dans nos polaires et autres vêtements chauds, nous partons à l’assaut du Cap Nord. Le bus qui nous y conduit nous fait traverser des paysages lunaires mais où l’eau est présente à chaque instant : rivières, cascades, lacs, polders…

Nous réussissons quelques photos du globe terrestre qui matérialise le Cap Nord. Le brouillard, très épais à cet endroit, nous prive du plaisir de découvrir un site majestueux, qu’une vidéo prise par beau temps nous offre dans toute sa splendeur.

Retour à bord et embarquement pour Tromsö où nous attend une surprise. Le guide qui nous fait découvrir l’endroit est un…ivoirien ! Tromsö, baptisée « la porte de l’Arctique », a longtemps été la base de départ de nombreux explorateurs partis à la découverte du pôle nord. Le plus célèbre d’entre eux, Rod Amundsen, qui fut le premier explorateur à atteindre le pôle sud en 1911, y est enterré.

En route (ou en mer plutôt) pour Leknes et les îles Lofoten. On ne reviendra pas sur les paysages, ils sont tous magnifiques et, souvent, le vocabulaire que nous utilisons pour les décrire est bien trop pauvre. La Norvège, quel que soit l’endroit, est une succession de paysages à couper le souffle, et ceux que l’on découvre en longeant ses côtes sont encore plus somptueux. La myriade d’îles et d’îlots qui parsèment ses côtes offrent au regard ébloui des décors si beaux, que même le plus talentueux des artistes ne saurait imaginer.



Avec les îles Lofoten, nous découvrons le temple de la morue. Le village de pêcheurs que nous visitons la rappelle à chaque coin de rue : magasins de la morue, séchoirs de la morue…huile de foie de morue (que de souvenirs de remontés en mémoire à cette occasion). Et humour très caustique d’un pêcheur de morue qui sait en venter les mérites et les bienfaits.


Le jour suivant nous débarquons à Trondheim que chacun a le plaisir de découvrir à son rythme. Outre une cathédrale de très belle facture, nous visitons un quartier de la ville qui rappelle le quartier hanséatique de Bergen, avec ses maisons anciennes de différentes couleurs. C’est à Trondheim que nous goûtons aux fraises norvégiennes qui n’ont rien à envier à nos gariguettes locales !

Le lendemain, nous entrons dans ce qui est l’un des joyaux de ce pays, le Fjord de Geiranger. Long d’une centaine de kilomètres, enchâssé entre des parois verticales et abruptes qui s’élèvent à plus de 500 mètres, il atteint par endroits plus de 200 mètres de profondeur, offrant aux bateaux les plus prestigieux la possibilité de remonter son cours en toute tranquillité. Pour les passagers, un paysage féérique et hallucinant se déroule lentement sous leurs yeux, avec la sensation par moment de pouvoir le saisir à pleine main tant le passage est refermé. Qu’ont-ils pu ressentir les premiers hommes qui ont découvert ces endroits ? Qu’ont-ils pu penser à la vue de ces cascades qui habillent de dentelles ruisselantes les flancs montagneux ? Nous n’avons pas assez de nos yeux pour admirer ces merveilles qui s’offrent à nous.

Des cars nous attendent au port de Geiranger pour une excursion dans l’intérieur du pays. Nous remontons, par une route très sinueuse, la montagne qui domine le fjord. Le brouillard qui nous accompagne, nous prive du plaisir de goûter à la beauté du site. Sur le retour, halte photos sur un promontoire qui étale le fjord à nos pieds dans un décor somptueux. Le Costa Pacifica nous semble un bateau miniature à cette distance. Que c’est beau !

La croisière tire à sa fin. Escale à Bergen que nous atteignons après une navigation entre îles et îlots dressés sur notre passage comme une épreuve initiatique pour avoir le droit de découvrir la ville. Bergen, c’est en effet une merveille. Chacun a pu la découvrir à sa manière et un passage au marché au poisson valait vraiment le détour. Sans compter, bien sûr, ce qui fait le charme des belles villes, les monuments, les espaces verts et la population très vivante. Bergen se distingue, en outre, par son quartier hanséatique, très bien conservé et tout chargé d’histoire. Il y a quelques centaines d’années, elle a été une des villes les plus puissantes du nord de l’Europe.

Une journée de plaisir en mer avant d’accoster au port d’ Hambourg et de rejoindre Bordeaux via Amsterdam ou Roissy, avec des merveilleux souvenirs plein la tête.

Ce fut un très beau et très agréable voyage qui ne serait pas complètement relaté si l’on oubliait d’évoquer la vie à bord. Tout y est fait pour rendre la vie de chacun la plus agréable possible : distractions, jeux, spectacles, soirées dansantes, large éventail de choix de repas. L’ennui est un mot que Costa Croisière a effacé de son vocabulaire. Et ce qu’il y a de remarquable, nous n’étions pas tous ensemble à chaque instant. Chacun vivait sa vie comme il l’entendait !

 Gérard Bourachot
et pour finir quatre diaporamas (difficile de faire un choix),
quelques couchers de soleil,
souvenirs de nos repas
les artistes de la découpe
rencontre avec nos amis de la Réunion